Michel Nadeau l’appelle son oreille bionique et il ne la changerait pour rien au monde. Depuis qu’il vit avec un implant cochléaire dans l’oreille gauche, le Candiacois admet que sa vie a changé pour le mieux.

Le Journal a profité du mois de l’ouïe et de la communication pour s’entretenir avec lui.

Atteint de surdité héréditaire depuis l’âge de 35 ans, l’homme de 67 ans a appris à vivre avec l’implant il y a quatre ans. Il porte aussi un appareil auditif à l’oreille droite.

«Il n’y a pas d’âge pour bien entendre, lance celui qui agit à titre d’agent de milieu à l’Association des devenus sourds et malentendants du Québec. Un implant, c’est comme un animal sauvage, il faut l’apprivoiser. Tu le portes quelques heures et ensuite tu oublies que tu en as un.»

Depuis plusieurs mois, M. Nadeau présente des conférences en compagnie d’une audiologiste aux quatre coins du Québec afin de conscientiser les personnes affectées par la perte de l’ouïe aux différents traitements possibles.

«Les malentendants prennent en moyenne dix ans avant de rencontrer un spécialiste, explique le Candiacois, qui a déjà rejoint 1500 personnes avec ses rencontres. C’est encore gênant aujourd’hui de dire que nous sommes malentendants parce que c’est un handicap invisible, contrairement à la cécité, par exemple.»  

Au cours de ses nombreuses conférences, le père de deux enfants a été confronté à plusieurs mythes liés à l’utilisation d’un appareil ou d’un implant.

«Le commentaire qui revient le plus souvent est que les appareils, c’est juste pour les vieux, affirme-t-il. Je n’ai jamais été dérangé par le mien parce que je sais qu’il améliore tellement ma qualité de vie.»

Rester positif

Pour Michel Nadeau, la recette miracle qui permet de profiter de la vie malgré la perte de l’ouïe n’a besoin que d’un ingrédient: le positivisme.

«Il faut arrêter de se plaindre et penser positif, rappelle-t-il. Je dis toujours qu’il faut prendre les grands moyens et mettre toutes les chances de son côté.»

Le retraité et son épouse ont effectivement pris les grands moyens en adaptant leur maison en fonction de la surdité sévère dont souffre l’homme de 67 ans.

Le réveille-matin, qui est intégré dans le matelas, vibre lorsqu’il sonne. Une lumière rouge s’allume lorsque le couple reçoit un appel téléphonique. D’autres dispositifs sont aussi installés dans le bureau pour l’avertir si l’alarme d’incendie se déclenchait.

«Il y a moyen d’avoir une belle qualité de vie tout en étant malentendant, rappelle le Candiacois. Je n’ai pas baissé les bras face à ma situation et je n’ai jamais été découragé.»  

Implact cochléaire 2.0

Selon Michel Nadeau, l’implant cochléaire d’aujourd’hui se rapproche progressivement de l’audition d’une oreille naturelle grâce à la technologie numérique. L’implant que le Candiacois utilise amplifie environ de dix les sons ambiants dans son oreille gauche, ce qui cause parfois une certaine cacophonie dans son oreille.

Mai, mois de l’ouïe et de la communication

Selon l’Association des devenus sourds et malentendants du Québec, près de 800 000 personnes au Québec sont touchées par la perte auditive.

Aujourd’hui, un jeune âgé de 20 ans aurait l’ouïe d’une personne de 40 ans, notamment en raison de l’écoute de musique trop forte.

Source: www.lereflet.qc.ca

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