Catherine Léveillée - Une passion peu commune - 2 mars 2011

Source: Le Carillon
Par: Chantal Quirion - 2 mars 2011

 

HAWKESBURY | Curieuse, ouverte sur le monde, Catherine Léveillée a plus d’une passion. Fraîchement émoulue de l’École secondaire catholique régionale de Hawkesbury, la jeune fille souhaite entre autres devenir interprète de la langue des signes québécoise (LSQ).

Inscrite à l’Université d’Ottawa en linguistique avec une mineure en psychologie, elle poursuit parallèlement son apprentissage de cette langue codée, qu’elle maîtrise déjà très bien. Elle déclare d’ailleurs d’emblée que « les personnes sourdes ne prennent pas la surdité comme un handicap, mais comme une opportunité de vivre une culture et de découvrir le monde différemment. »

Elle cite en exemple le cas d’une jeune femme qui a fait ses études en médecine accompagnée d’un interprète et qui a obtenu son diplôme : elle pratique aujourd’hui.

Pour sa part, Catherine a plusieurs amis qui ont un problème d’audition, ce qui n’est pas une barrière pour autant.

« J'ai des amis de mon âge, sourds et malentendants. J'aime participer à des activités avec eux et pratiquer mon LSQ. J’apprécie leur joie de vivre et je vais à des partys avec eux, comme avec n'importe qui. » C’est très jeune qu’elle allait découvrir cet univers et, surtout, s’y intéresser.

« On pensait que mon petit frère allait devenir sourd, et mes parents ont commencé à apprendre le langage signé. Je les voyais partir pour le Centre Jules-Léger à Ottawa et participer à des cours de LSQ. On habitait North Bay à cette époque. »

De ces voyages, sa mère (Dominique Rioux) rapportait des paniers remplis de jeux éducatifs et de livres spécialisés, pour sa famille et pour les membres de sa communauté qui avaient des besoins semblables.
« Moi, j’ai pris le livre et je voulais apprendre. Je regardais aussi les signes à la télé, mais je n’étais pas en contact avec la communauté à ce moment-là. » Elle n’avait pas encore cinq ans.

Finalement, son frère a retrouvé une ouïe normale à la suite d’une intervention chirurgicale. Ses parents ont alors laissé tomber l’apprentissage, mais pas elle. « J’aimais cela, mais je n’avais personne avec qui pratiquer. »

Il lui faudra attendre les études secondaires pour renouer vraiment avec le LSQ alors que l’une de ses enseignantes a un fils atteint de surdité.

« Elle m’avait invitée à les joindre, et j’étais allée les aider pour certaines activités. Je les avais trouvés tellement gentils et accueillants. Finalement, je suis allée au Centre Jules-Léger un Noël, et je m’y suis fait des amis. J'ai eu l'opportunité incroyable de rencontrer des gens qui m'ont tout de suite accueillie pour m'aider à prendre contact avec la communauté sourde. Le langage signé vient très facilement quand on est entouré d'amis sourds. En plus, je suis surtout visuelle. »

Il est évident que, dans la bouche de Catherine, l’emploi du mot sourd n’est pas péjoratif. Celle-ci explique sa définition.

« La communauté sourde, c'est un groupe qui comprend les personnes sourdes, les malentendants et les « entendants » qui ont des amis ou des membres de leur famille qui ont des problèmes d’audition. Ils se réunissent souvent et s'amusent ensemble, « entendants » ou pas. Ils sont très ouverts aux gens qui les entourent. La communauté sourde, ce n'est pas une secte, ce n'est pas un endroit. Ce sont des gens et leur culture. Ce ne sont pas des gens isolés, mais des personnes engagées et sociables. Alors je continue à m'impliquer et j'aime être avec mes amis. À un certain moment, j’aimerais devenir interprète de LSQ. Il me reste beaucoup à apprendre, mais c'est tellement intéressant. »

Dans un autre ordre d’idées, mentionnons que Catherine Léveillée est bien connue pour ses périples en canot avec son père, Daniel Léveillée. Il est le premier à dire que c’est elle qui en a eu l’idée alors qu’elle n’avait que quatorze ans. Sensible à sa communauté, elle a tout de suite pensé à convertir l’aventure en activité au profit de la Fondation de l’Hôpital Général de Hawkesbury. Depuis trois ans, ils ont ainsi recueilli environ 18 000 $ pour la Fondation de l’HGH.

 

Venant du site Le Carillon

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