Denis Henry à la défense des Sourds du Québec ‎

Denis Henry à la défense des Sourds du Québec


Publié le 24 Février 2012
Valérie Schmaltz  

Parce qu'il s'est le mieux illustré sur la scène politique et communautaire des Sourds du Québec, qu'il a défendu leurs intérêts, nommément la LSQ (Langue des signes québécois) ainsi que la culture sourde dans toute sa globalité, la Société culturelle québécoise des Sourds a décerné à un Laurentien le prestigieux prix Raymond-Dewar.

Sujets :
Sourds du Québec , Montmorency

Son nom? Denis Henry.

Ce qui le distingue? Son leadership positif.

Son cheval de bataille? Militer pour que les Sourds aient des droits.

Qui est Denis Henry?

Denis Henry est un Sourd profond de naissance, une victime de la thalidomide. (NDLR: Le médicament thalidomide est un sédatif qui a été prescrit aux femmes enceintes, à la fin des années 1950 et début des années 1960, afin de combattre les symptômes associés à la nausée du matin. Ce dernier a causé des ravages irréversibles sur le développement du fœtus.

Source: thalidomide.ca)

Photo Yves Déry

Le récipiendaire du prix Raymond-Dewar, Denis Henry.


Les conséquences reliées à la prise de ce sédatif ont engendré, chez Denis Henry, une malformation de ses oreilles. Né sans marteau ni osselets aux oreilles, ce dernier n'a jamais abdiqué devant l'irrémédiable perte. Confiant en l'avenir, il a foncé dans la vie, marqué par ses expériences, ses compétences et son bagage personnel. Par la voix de son interprète, il se souvient d'évènements, à l'évidence importants, qui ont sculpté l'être qu'il est à présent.

«Au primaire, j'étais dans un collège pour personnes sourdes. Par la suite, après ma première année de secondaire, j'ai rejoint la classe des entendants en mathématiques, car mes notes étaient trop élevées dans la classe des Sourds. Le seul moyen pour moi d'obtenir plus de matière était de rejoindre la classe des entendants. Mais quand je suis arrivé dans cette classe, ç'a été très très difficile, se remémore M. Henry. Je n'y arrivais pas. Je ne pouvais pas en même temps écrire ce que je voyais sur le tableau et tenter de comprendre les explications du professeur. Pendant trois mois, j'ai tenté le maximum, mais au fond de moi, cela me dérangeait beaucoup. Six mois plus tard, j'ai insisté et encore insisté pour que l'on me donne un interprète. Je l'ai eu finalement, et mes notes ont recommencé à grimper.»

Loin d'être démotivé par cette bataille à laquelle s'ajoutent déjà les premières revendications des droits de la personne, Denis continue. Au cégep Montmorency, où personne ne veut assumer les frais d'un interprète, il tient le coup, en solo, pendant un an. «En 1981, j'ai négocié avec le ministre de l'Éducation, M. Morin, et j'ai réussi à avoir un interprète à temps plein avec moi», raconte-t-il.

Rêve

Après ses études, Denis Henry travaille à temps plein avec son frère dans un centre médical en physiothérapie. Il s'occupera de la tenue des livres et de la comptabilité de la boîte durant quelques années avant d'exercer sa profession de chez lui. Nullement détaché ou isolé socialement, comme peuvent l'être de nombreux Sourds, le récipiendaire du prix Raymond-Dewar rêve de la dislocation à jamais de cette solitude à laquelle sont confrontés ses semblables.

SOURCE :http://www.nordinfo.com/Actualites/2012-02-24/article-2906486/Denis...

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