Handicap Un « Pass » pour accompagner la scolarisation des jeunes sourds

Source : http://www.lalsace.fr/actualite/2012/01/24/un-pass-pour-accompagner...

Handicap Un « Pass » pour accompagner la scolarisation des jeunes sourds

le 24/01/2012 à 05:00 par Luc Marck


Emily Bindler, l’une des deux AVS spécialement formées de l’école Georges-Sac, « en conversation » avec un élève sourd de CM1. En arrière-plan, un tableau blanc, l’un des outils, avec aussi les logiciels de reconnaissance vocale, que la technologie met au service du dialogue. Photo Denis Sollier

Emily Bindler, l’une des deux AVS spécialement formées de l’école Georges-Sac, « en conversation » avec un élève sourd de CM1. En arrière-plan, un tableau blanc, l’un des outils, avec aussi les logiciels de reconnaissance vocale, que la technologie met au service du dialogue. Photo Denis Sollier

De la maternelle à l’université, le parcours des élèves affectés d’une déficience auditive doit être facilité grâce au dispositif inauguré hier, à Illzach.

Il y a des salles de classe où, paradoxe suprême, s’agissant d’une population inévitablement turbulente, ne règne aucun bruit ! Sans le tohu-bohu introduit par les visiteurs, c’était le cas, hier après-midi, du cours où Nathalie Iltis et Emily Bindler avaient regroupé sept élèves de CM1 et de CM2 : c’était la première partie de la visite de l’école Georges-Sac, organisée pour marquer l’inauguration du pôle d’accompagnement des jeunes sourds dans le Haut-Rhin (Pass 68) et ces enfants faisaient tous partie des 22 élèves relevant du dispositif dans cet établissement d’Illzach.

L’enseignante et l’AVS (assistante de vie scolaire), toutes deux formées à la langue des signes française (LSF) ont livré une démonstration étonnante de la communication, qui peut s’établir avec ces enfants, frappés, à des degrés divers, de déficience auditive, pour « discuter », par exemple, autour d’un texte de français, cheminer vers sa compréhension et en retirer tout le bénéfice possible en termes d’acquisition de nouveaux phonèmes, ces « sons » dont les petits sourds ont tant de mal à s’approprier la signification et à « traduire ».

Si l’emploi du temps réserve ces regroupements aux matières fondamentales (français et maths), l’autre point fort du Pass est de permettre l’inclusion des petits sourds dans des classes ordinaires où, mélangés à leurs camarades entendants, ces enfants du silence vivent une scolarité quasi normale. C’était l’objet de la deuxième démonstration, dans le cours de géographie d’Aabire Moumine, assistée par la traduction permanente et simultanée, en LSF, d’Évelyne Bohler, l’aide à la communication détachée par Le Phare.

Car la collaboration entre l’institut pour déficients sensoriels et l’Éducation nationale est bien la pierre d’angle de cette prise en charge dans le Haut-Rhin, que ce soit à Illzach, ville où l’institut est implanté et qui compte également une école maternelle labellisée Pass, ou sur d’autres sites. Une proximité historique et géographique, qui a grandement bénéficié de la collaboration de la municipalité illzachoise.

Avant de quitter la classe de la directrice Valérie Palduplin, où enfants sourds et entendants ont tour et à tour expliqué aux visiteurs comment ils travaillaient ensemble, l’inspectrice d’académie Maryse Savouret a félicité ces derniers : « Je souhaite qu’il y ait beaucoup d’enfants qui, à votre exemple, apprennent à respecter les enfants qui ont un handicap dans leur vie. »

En retraçant, un peu plus tard, à l’institut, « la grande et complexe histoire humaine » qui a permis l’émergence de ce pôle, le président de la Fondation Jean-Marc Schmidt n’a pas dit autre chose en remerciant les parents d’enfants « ordinaires », pour l’accueil réservé aux petits sourds, et rappelé « la divine surprise » des professionnels devant la réaction des écoliers eux-mêmes : « Au lieu de stigmatisation, il y a eu de l’entraide et une solidarité très fécondes ».

Dulcina, collégienne à Illfurth, et Manou, qui prépare un bac ST2S au lycée Blaise-Pascal (et présentera l’option « langue des signes »), sont venues apporter leur témoignage et répondre concrètement à la question d’André Burrus, directeur du pôle pédagogique du Phare : « Et après l’école, que deviennent-ils ? »

Partie importante, même si partie seulement de cette vaste collaboration entre acteurs de terrain, ce dispositif illustre en tout cas le long cheminement effectué depuis le vote de la loi de 2005 sur le handicap, qui a institué l’obligation de scolariser les enfants handicapés en milieu ordinaire, et leur accueil effectif au milieu des communautés éducatives.

le 24/01/2012 à 05:00 par Luc Marck


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